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Chasse 0: Pour chasser, il faut déjà avoir une arme:[]

Règle de chasse : Un chasseur ne part jamais chasser sans arme

Règle opposable à tout chasseur (aguerri ou non) et en toutes circonstances (incluant les cas d’extrême urgence). Les contrevenants s’exposant à de graves dangers à l’intérieur des zones de chasse, et ce sans moyen durable de se défendre. Cette règle est valable pour les chasseurs agissant seuls ou en équipe. Une infraction à cette loi est susceptible d'être sanctionnée par une mise à pied/interdiction de partir en chasse d’une durée variable (selon si elle a mis ou non en danger la vie d’autrui).

  • À noter que cette règle exclue les cas d’arme brisée, rendue dysfonctionnelle ou perdue lors d’une quête.
  • Un chasseur parti sans arme et se retrouvant en difficulté n’occupe pas de statut prioritaire pour une hypothétique équipe de secours

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La nuit était sa grande alliée ce soir : suffisamment froide pour engourdir la vigilance des gardes mais pas assez pour compromettre son escapade. Vingt heures approchait et tout le village ou presque était encore réuni autour du grand banquet donné en l’honneur de la nouvelle année. Il avait pu facilement s’éclipser, réunir son équipement et partir à toute vitesse sur le chemin traversant les bois. Ray avançait presque accroupi à travers les arbres jouxtant les limites de son village. Il avait déjà passé les gardes postés à la porte principale mais certains n’hésiteraient surement pas à faire quelques rondes de pur zèle, même ce soir. Il progressait lentement avec pour seule lumière Luna, haute et claire dans le ciel sombre de ce 42ème et dernier jour du mois d’Esdeath.

Il s’était recouvert de sa tenue la plus chaude : manteau, pantalon, et capuchon en laine de popo ainsi que de grandes bottes en cuir d’anteka. La température était bien assez basse pour qu’il gèle et continuerait encore à descendre durant sa sortie, mais le froid ne l’atteignait pas. Seul son visage découvert pouvait sentir une légère morsure glacée tandis qu’il se dirigeait vers les montagnes. Il ne portait dans son dos qu’un sac faiblement chargé ainsi qu’un petit bouclier de fer rond, situation qui faisait de lui un parfait hors la loi. Ni les marchands du village, ni les chasseurs agréés n’avaient accepté de lui rapporter assez de minerai de fer pour qu’il puisse se faire forger une épée. Il ne lui manquait pour cela qu’un unique fragment ; or il n’avait que jusqu’à demain pour l’obtenir et pouvoir s’inscrire à l’académie. Le temps lui était compté et au dépit des règles, il avait choisi une nouvelle fois d’aller collecter des composants par lui-même.

Il arriva bientôt à la lisière de la forêt de persistants entourant le village et aperçu enfin l’endroit où il voulait se rendre : A sa gauche s’étendait un grand lac tout à fait gelé alors qu’à sa droite débutait le flanc d’une montagne enneigée. Une demi-douzaine de popos se déplaçait paisiblement devant lui, leurs longues défenses raclant le seul à la recherche de quelques champignons ou insectes à se mettre sous la dent. Le garçon marcha lentement entre les monstres et s’amusa même à passer une main dans l’épaisse fourrure de certains. Pour l’instant tout se déroulait tout à fait comme il l’avait prévu. Ray ne put s’empêcher de jubiler en se sentant toucher au but. Il marqua tout de même une pause pour ramasser quelques pierres et tiges de plante à sève jonchant le sol craquelé par le givre. Il attrapa son sac à dos et en sortit tout son contenu, c’est-à-dire pas grand-chose à l’exception d’une petite sacoche en cuir.


Cet objet était son invention : Le kit de combos. Un véritable petit bijou de technologie réunissant dans un espace miniaturisé tous les outils de base dont pouvait avoir besoin un chasseur pour combiner différents composants. On y trouvait par exemple de quoi broyer les plantes et minéraux, faire des décoctions de liquide, synthétiser des potions et bien d’autres expériences utiles sur le terrain. Dans son cas précis il commença par réduire une pierre de bonne taille en petits grains pas plus grands que ceux du sable. Puis il récolta la sève des plantes éponymes en les écrasant à leur tour. Il fit couler le liquide collant dans un petit récipient et y ajouta une bonne poignée de fragments de roche. Un petit mécanisme s’enclencha et une manivelle sortit d’un bord de l’objet. Ray dut la tourner une bonne minute pour obtenir le résultat escompté. Il vit la poussière de pierre et le fluide végétal se mélanger progressivement jusqu’à obtenir une boule d’un blanc pâle mais homogène. Ray venait de combiner « un composant bombe » comme on l’appelait dans le jargon des chasseurs : un objet ayant peu d’intérêt en soi, à part provoquer une piètre explosion de poudre blanchâtre lorsque brisé, mais très utile lorsque combiné à d’autres éléments. Le jeune garçon en synthétisa une petite dizaine, leur qualité était faible mais c’était juste une ultime précaution afin de pouvoir au besoin repousser un anteka un peu hargneux ou un petit carnivore solitaire.

Ses préparatifs faits, il rangea la sacoche et son artillerie de fortune dans son sac et reprit la route. Il repéra rapidement une succession de rebord en pierre sur lesquelles il lui était possible de grimper. Il y arriva en quelques minutes, non sans peine, malgré la légèreté relative de son équipement. Il pénétra alors dans un large espace creusé dans la paroi montagneuse. La grotte dans laquelle il fit son entrée n’était pas du tout plongée dans la pénombre, au contraire. La lumière de Luna y arrivait par un trou dans le plafond, assez gros pour laisser passez un wyvern de bonne taille, et se réfléchissait sur les parois de glace. Ray fit encore quelques mètres pour arriver face à un pan de mur gelé marqué d’un petit symbole rouge : Celui-ci représentant vaguement une pioche. La nature semblait jouer en sa faveur: le point de collecte avait eu le temps de se régénérer depuis le dernier passage de chasseurs et il devrait pouvoir y trouver son bonheur.

N’ayant pas pris d’instrument de minage avec lui, il en fabriqua rapidement un avec des pierres qu’il avait ramassé en guise de lame et un os trouvé non loin qui fit office de manche une fois taillé. Des carnivores avait dû se repaitre d’un malheureux monstre égaré il y a peu et c’était bien sa chance. Fin prêt, il frappa avec force la paroi avec sa vieille pioche jusqu’à enlever la couche de glace la recouvrant. De gros morceaux de roches quelconques s’en dégagèrent bruyamment. Plusieurs fois il du s’y reprendre pour obtenir ce qu’il était venu chercher ici : un minerai de fer de qualité convenable parmi une pile de gravât. Ce dernier était identifiable par ses incrustations brillantes de métallisme. Jetant un dernier coup d’œil au trou dans la paroi qu’il venait de creuser, il y aperçut un éclat bleuté. Utilisant ce qui lui restait de pioche puis ses propres mains, Ray réussit à en extraire un beau cristal glacé, reconnaissable entre tous par ses reflets azurs et le léger frissonnement qu’il procurait au toucher. Ravi de cette découverte imprévue, il sut tout de suite ce qu’il en ferait. Ni un breuvage frais, ni un steak gelé, mais un cadeau à une personne qui l’attendait encore sans aucun doute plantée devant chez lui.

Il sourit en imaginant une scène qu’il vivrait à coup sûr dans un futur proche. En rangeant précieusement le cristal et le minerai dans son sac, l’adolescent sentit une secousse sous ses pieds et un hurlement lui parvient de la direction d’où il venait. Ce dernier n’avait rien d’humain, c’était celui d’un monstre, et pas d’un petit. Le sourire du garçon s’effaça pour un rictus et le froid se fit plus présent sous ses vêtements. Il s’éloigna du point de minage temporairement tari et attrapa deux de ses composants bombes dans une main, agrippant fermement l’attache de son bouclier de l’autre. Il n’y avait qu’un seul chemin pour rentrer au village, et c’était celui par lequel il était venu. Tandis qu’il retournait vers l’entrée de la grotte de glace, il sentit sa gorge se noued et se surprit à transpirer légèrement dans sa tenue. Dès qu’il fut à l’extérieur, il se mit à couvert dans un coin sombre et contempla alors le spectacle macabre qui se joua devant ses yeux. Un monstre d’une bonne vingtaine de mètres de long, la peau écailleuse et tigrée ; avec des reflets bleus sur les pattes avant, celles-ci étant munies de courtes ailes ; les membres et le dos puissants, la queue en pointe sombre et la mâchoire énorme surmontée de deux grands yeux rouges : Aucun doute, il avait à quelque pas de lui un authentique Tigrex.

Ray n’en avait bien sûr jamais vu et ne connaissait pas toutes les espèces de monstre qui peuplaient Terra, mais le Tigrex était une créature que tous, enfants, hommes fort et même chasseurs savaient identifier. C’était le monstre que les parents décrivaient à la nuit tombée pour effrayer leurs enfants. Ray, lui, avait lu énormément durant sa courte vie et les dessins de tigrex étaient restés gravés dans sa mémoire. Heureusement pour lui, le prédateur ne sembla pas le remarquer mais se rua férocement sur un popo un peu plus gras et lent que les autres, et en un instant à peine le saisi par la gorge de ses crocs pour le précipiter au sol. L’herbivore poilu était dorénavant condamné : Il serait sauvagement dévoré. Les autres popo s’enfuirent sans demander leur reste, barrissant d’effroi et faisant trembler le sol à leur tour. Le tigrex ne les poursuivit pas, trop content d’avoir sous ses pates un repas déjà copieux. Le monstre poussa un second rugissement, la tête levé vers le ciel, puis entama un bruyant repas. Ray, toujours dans l’ombre, resta un moment immobile face à cette situation. Un tigrex n’était pas un petit carnivore qu’il pouvait effrayer en lui lançant une pierre ou deux, non c’était une montagne de dents et de griffes dont un seul coup pourrait le couper en deux. Il vit devant lui ses mains trembler si bien qu’il faillit en faire tomber son bouclier. Se calmer, il devait se calmer, se calmer et trouver une solution. Ce n’est pas son bouclier mais un de ses composants bombes qui lui échappa, s’écrasant au sol avec un petit « pof » et produisant un léger nuage de poudre blanche. Le garçon se raidit.

La bête se retourna aussitôt, aux aguets, et Ray ne put que se recroqueviller davantage dans sa cachette. Ses mains n’en tremblèrent que de plus belle. Le tigrex fit quelques pas, avançant uniquement sur ses pattes arrières et ce avec si peu de bruit que Ray se surpris à trouver infernale le vacarme causé par son propre cœur. Peut-être que le monstre l’entendait il aussi pensa l’enfant en se voyant déjà avalé en deux bouchées par sa puissante gueule. Après quelques secondes de battements qui lui parurent une éternité, le monstre sembla se détendre et retourna profiter de son repas. Ray ne le quitta pas des yeux pendant un long moment, guettant tous signes pouvant signaler sa découverte, ainsi que sa mort imminente et violente.

Il rangea son bouclier dans son dos, afin de minimiser le bruit que celui-ci pourrait produire s’il venait à tomber, et essaya de réfléchir plus posément à la situation : Il était à un peu plus de 20min à pied de chez lui mais il savait que le tigrex ne le poursuivrait pas jusque-là. La bête était puissante mais certainement pas inconsciente du danger pour elle de pénétrer dans un village où moult chasseurs de renom passaient pour se rendre dans les montagnes ou sur le continent voisin. Entre lui et la forêt la distance était assez courte pour qu’il la parcoure en moins d’une minute, l’adrénaline aidant. Le problème restait que le tigrex était en plein milieu de l’unique voie menant à celle-ci. Contourné les montagnes pour trouver un autre accès lui prendrait trop de temps et Ray n’était pas équipé pour cela. On le retrouverait mort de froid ou dévorer par une troupe de giaprey avant le lever d’Ashura. Décidément il se devait de trouver un moyen de traverser, et vite: Le monstre allait bientôt finir de dévorer sa proie. Aucun doute qu’il s’attèlerait alors à trouver de quoi faire office de déssert. De plus la fatigue commençait à gagner le garçon, il voyait désormais des petits points lumineux danser devant ses yeux. Un effort de concentration lui permit de comprendre que ces lumières n’étaient pas dus à une hallucination mais à une multitude de petits flashinsectes grimpant vaillamment le rocher devant lui, sûrement pour rejoindre leur nid creusé dans celui-ci.

Un éclair de génie traversa alors l’esprit de Ray et en une seconde il sut quoi faire. Il n’aurait pas de seconde chance : soit il réussissait un coup de maitre, soit il ne resterait de lui que des souvenirs. Il sortit de son sac son kit de combo, un objet décidément qui lui aura été utile jusqu’au bout et attrapa une poignée des petits insectes pour les écraser. En combinant ensemble la bouillie bleuâtre et lumineuse obtenue avec un composant bombe, Ray et son invention produisirent assez de bruit pour que le tigrex se détourne une nouvelle fois de son popo, dont il ne restait dorénavant plus qu’une unique patte. Cette fois, le monstre n’hésita pas un instant et avança à quatre pattes vers l’endroit où se cachait le petit homme. Arrivé au pied du rebord de pierre, le wyvern s’arrêta net, les muscles de ses pattes arrières prêts à bondir sur sa nouvelle proie. Il aperçut alors une petite boule blanche tomber et se briser gentiment sur son museau, pile entre ses deux yeux. Le composant bombe produisit son petit bruit caractéristique bientôt masqué par celui du tigrex bondissant en arrière pour éviter ce qu’il avait pris pour menace. Le monstre atterrit avec souplesse sur le lac gelé et mis une seconde pour saisir la duperie dont il avait été la victime. Ray en profita pour bondir hors de sa cachette : il dégringola de la hauteur où il se trouvait et atterrit sur le sol froid avec une roulade approximative. Il ne jeta qu’un bref regard en direction du prédateur non sans oublier de commencer à sprinter en direction des arbres. Le prédateur, un peu de poudre blanche sur le nez, repéra en un instant sa cible et fonça vers elle, les mâchoires grandes ouvertes et les griffes labourant le sol sur son passage.

Le wyvern ailé gagna rapidement du terrain sur le fuyard. Ray empoigna alors un composant bombe d’une teinte bleutée et le jeta derrière lui sans même se retourner. La boule eu un étrange reflet azur juste après avoir quitté sa main et explosa en un violent flash de lumière au nez de son poursuivant. Même s’il tournait le dos au projectile, Ray fermât les yeux un moment tant tout ce qui l’entourait devint brusquement inondé d’un blanc sans nuance. La bombe flash avait fait son effet, le monstre tigré, surprit, se retrouva complétement aveuglé, tel qu’on aurait presque pu voir de petites étoiles jaunes tourner autour de son crâne. Il referma par réflexe sa gueule titanesque à quelques centimètres à peine des tibias de Ray et planta ses griffes de 10cm dans le sol afin d’arrêter sa course. Le garçon se jeta sur le côté pour ne pas se faire écraser par les tonnes d’écailles et de muscles glissant sur le sol gelé. A peine toucha t’il le sol qu’il se remit debout et élança ses jambes de plus belles. Il repris une avance certaine tandis que le gigantesque animal retrouvait peu à peu la vue, feulant de rage. Ray arriva éreinté à la hauteur des premiers arbres, le souffle court et les cuisses douloureuses. Se sachant dans une sécurité toute relative, il se retourna brièvement pour faire un rapide état de la situation : Le tigrex grognait, une abondante et épaisse salive coulant à flot de sa gueule, la respiration lente mais profond et l’extrémité de ses pattes ainsi que les écailles entourant ses yeux se teintèrent d’un rouge écarlate.

Ray avait lu dans un vieux carnet laissé par son père ce que cela signifiait : Sous certaines conditions de rage intense, les tigrex pouvaient dériver une grande partie de leur flux sanguins dans les vaisseaux irriguant les muscles de leurs pattes et mâchoires, délaissant l’alimentation de leur cerveau. Ils perdaient ainsi une grande partie de leur prodigieuse intelligence afin de maximiser leurs déjà redoutables capacités de prédation. Ray repris sa course sans demander son reste. Le monstre bouillonnait intérieurement, ses pupilles n’étaient plus que des petits points noirs entourés de poches sanguinolentes, c’était la première fois qu’une proie lui échappait. Il ne perdit pas pour autant tout discernement : Il savait que continuer sa poursuite signerait sa perte, bien que cela lui permettrais de rattraper à coup sûr le petit homme. Il devrait juste pour cela déraciner la moitié des arbres sur son chemin, s’infligeant de profondes blessures au passage. Les chasseurs du village alertés par le boucan n’auraient ensuite plus qu’à venir le cueillir comme une fleur pour venger l’enfant de leur espèce. Le monstre n’irait donc pas plus loin, mais cela ne l’empêchait pas de laisser un souvenir douloureux à celui qui s’était joué de lui. Il gonfla ses puissants poumons jusqu’à leur capacité maximale et en expulsa ensuite tout l’air en un bref et unique rugissement.

Ray fut propulsé par une phénoménale onde de choc et s’envola entre les troncs d’arbres. Son voyage aérien dura assez longtemps pour qu’il se demande concrètement s’il ne méritait pas cette mésaventure. Après tout, il avait enfreint bon nombre de règles du village. L’atterrissage fut rapide et non des plus agréables, la cinétique qui l’animait le fit rouler dans le bois de nombreuses minutes sans lui accorder de répit. Roulé en boule dans une tentative de limiter les dégâts, Ray ferma les yeux en espérant ne pas croiser sur son chemin de quoi lui rompre la colonne vertébrale. Alors que sa vitesse commençait à peine à décroitre, il sentit son corps dévaler une pente. Le contact de ce sol plus stabilisé lui fit comprendre qu’il ne devait plus se trouver très loin du village. Il n’en put pas plus s’empêcher de reprendre de la vitesse et encore moins arrêter la course folle de son corps.


Sans qu’il ne puisse dévier de sa trajectoire ou même prendre conscience de l’obstacle, il tacla sans ménagement un être en armure parcourant le chemin comme un tonneau renversant des quilles. L’individu poussa un petit cri de surprise que Ray ne put s’empêcher de trouver mignon avant qu’il ne soit suivi d’un torrent d’injures plus inventives les unes que les autres. La boule humaine continua son chemin, et ce jusqu’à même traverser la place du village. Tous les habitants à quelques exceptions près étaient assis autour de longues tables de banquet et festoyaient en l’honneur de la nouvelle année approchant. Les festivités durerait surement jusqu’à la 30ème et ultime heure de la journée, sauf pour ceux qui devraient se lever le lendemain, 1er jour de Mizore, pour travailler dès le matin. Le garçon faisait partie de ceux-là. Les villageois ne semblèrent pas le remarquer, presque tous trop occupé à manger et boire abondamment tout en écoutant les chasseurs, plus ou moins sobres, prêter serment pour leur grande quête annuelle. Seul un jeune garçon avec de longues mèches bleuâtres placées en bout de table l’aperçu rouler vers son destin, le visage affichant un air impassible mais ses yeux le suivant d’un regard mi-amusé.


Le terrain redevint plat et Ray sentit enfin sa vitesse chuter significativement tandis qu’il entrait dans une zone riche en habitations diverses. Entre deux rotations il put apercevoir l’endroit exact où son roulé-boulé allait s’arrêter : au pied d’une silhouette féminine qu’il ne connaissait que trop bien. Ralentissant de plus en plus, son intuition se confirma et il finit par s’immobiliser, dos au sol, et poussa un petit gémissement de douleur. Une chance inouïe lui avait permis de survivre à cette déplaisante expérience et ce sans que ces os ne soient réduits en miettes. Il ouvrit lourdement les paupières et vu exactement ce qu’il s’attendait à voir : Le ciel de la nuit, Luna ainsi qu’un visage beau et familier penché au-dessus de lui.


Une adolescente d’une quinzaine d’année l’observait silencieusement: de sa bouche ne sortit aucun mot mais une simple lueur dans ses yeux transmis à Ray plus d’émotions que n’importe quel discours : De l’inquiétude, de l’irritation, de la rancoeur ainsi qu’un profond soulagement.

« Salut » articula péniblement le garçon non sans esquisser un grand sourire

Le regard de la jeune fille changea, maintenant qu’elle était sûre qu’il se portait bien, elle pouvait laisser éclater sa colère. Elle donna au garçon un coup de pied, enfonçant la pointe de sa botte juste sous les côtes de l’imprudent. La frappe avait juste la bonne force pour le faire souffrir sans toutefois pouvoir le blesser. Elle enchaina alors en le mitraillant de petites tapes au même endroit pendant que sa victime se recroquevillait en lui suppliant d’arrêter d’une voix douloureuse mais profondément amusée. Bien sûr, il savait ses paroles vaines: son amie ne les entendait même pas, et elle continua de lui mitrailler l’abdomen. Au bout d’une longue minute passée dans la poussière à déguster l’assaut de cette créature bien plus dangereuse que tous les montres de la planète réunis, Ray eu un léger temps de répit lui permettant de se remettre sur ses jambes. Il épousseta rapidement sa tenue, ou du moins ce qui n’en avait pas été arraché par les branches durant son retour forestier, puis il releva la tête vers son assaillante.

Toujours sans dire un mot, la jeune fille lui opposait maintenant un regard aussi noir que ses cheveux. Ceux-ci avaient été coupés récemment pour arriver à la hauteur de sa nuque et de son menton : assez longs pour qu’elle puisse y cacher son visage si besoin, assez court pour pouvoir se battre sans gêne. Elle était un peu plus grande que lui mais il savait qu’il la dépasserait un jour sur ce point. Son physique n’était qu’un mince aperçu de l’athlète et combattante aguerrie qu’elle était. Beaucoup d’adolescent se méprenait quant à son attitude discrète et n’hésitait pas à venir lui chercher des problèmes, commetant alors une erreur bien plus grande que celle de partir chasser sans arme. Devant le silence de son interlocutrice, Ray ne prononça pas un mot de plus et se contenta de regarder autour de lui : Le sort en avait décidé, pour le meilleur et pour le pire, il s’était stoppé juste au pas de la maison qu’il habitait. Toujours sans dialoguer avec celle qui avait campé devant sa porte toute la soirée, il défit son sac à dos : sortant tout d’abord son kit de combo, entièrement recouvert de poudre blanche. Les composants bombes qui lui restait n’avaient pas apprécié le voyage du retour et son sac était bon à jeter.


Il montra ensuite le précieux minerai de fer qui lui avait valu toutes ces peines à la jeune fille, sans s’empêcher de prendre un air de fierté digne d’un Qurupeco. Celle-ci ne parut pas le moins du monde satisfaite par le morceau de roche aux éclats métalliques, bien qu’elle comprit parfaitement ce que cela révélait de comment son ami avait occupé sa soirée. Il avait échappé à sa vigilance, désobéi aux règles et surtout mis sa vie en danger pour un stupide caillou. Elle s’apprêtait à tourner les talons quand une main la saisit au poignet. Elle fit pivoter sa tête de demoiselle énervée pour se retrouver nez à minéral avec le dernier objet que le jeune garçon avait extirpé de son sac désormais inutile : Le cristal glacé. Elle fut surprise mais pas rendue plus bavarde par cette découverte. Ray l’a retenait doucement d’une main et lui présentait la pierre froide de l’autre.

Non sans s’être dégagée au préalable, et ce majoritairement pour la forme, de la prise du garçon, elle s’exprima d’un geste bien plus simple que ceux dont elle avait l’habitude en pointant successivement son index en direction du cristal puis de son propre corps. Ray hocha positivement la tête en dévoilant son sourire le plus innocent. Il offrit la pierre bleue et glacée à la main de la muette dont le regard s’était vidé de toute colère. Le garçon vit malgré la pénombre le rouge monté aux joues de la jeune fille, serrant précieusement le présent au creux de ses doigts. Celle-ci jeta un regard prétendument froid au garçon pour lui signifier que cela ne lui pardonnait en rien ses agissements de cette nuit. Ray sembla apercevoir un début de larme au coin de ses yeux, mais il ne sut pas de quelle réponse émotionnelle celui-ci était le signe. Après avoir rangé avec précaution le cadeau dans une poche de son pantalon, non sans dissimuler un sourire, la jeune fille agita ces mains devant les yeux du garçon tel une chef d’orchestre.

« Oui je sais que tu es fâchée. Non je ne voulais pas t’inquiéter. Oui je devais le faire. Oui obligatoirement ce soir » répondit-il aux gestes de interlocutrice en faisant attention de bien articuler.

Ce fut alors un à lui d’esquisser quelques mouvements, pour lui expliquer que sa nuit ne faisait que commencer. Il finit par lui demander si elle souhaitait l’accompagner. La jeune fille s’empourpra davantage en sentant l’agacement lui monter au visage. Pour seule réponse elle tourna les talons et se mit en marcher vers la place du village. Le garçon ne lui attrapa pas la main cette fois mais la suivi d’un pas léger, presque sautillant de joie. Une fois qu’il arriva à sa hauteur, il lui décocha un baiser sur sa joue la plus proche en guise de remerciement. La jeune fille se contentât de lever les yeux au ciel devant son attitude si puérile pour un adolescent de 15 ans.

Ils disparurent alors ensemble dans cette dernière nuit de l’année, la suivante s’assurant palpitante. Il ne leur restait que peu de temps pour finir de se préparer et passer une bonne nuit de sommeil car demain ils devaient se lever tôt. Ainsi demain ils débuteraient leur longue quête pour devenir chasseuse et chasseur de monstres. ++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

Univers :

H se déroule sur une planète « Terra » gravitant autour d’un soleil « Ashura ». Une seconde étoile « Akame » (plus jeune) est située non loin, cette situation spatiale particulière pouvant entrainer des variations de température importantes au cours de l’année. Terra possède un unique et minuscule satellite « Luna », résultant selon la légende de l’attaque d’un monstre légendaire qui aurait fait disparaitre tout un continent de la surface de Terra il y a de ça de nombreuses années.

  • Les années durent 378j sur Terra, chaque jour est divisé en 30h.
  • L’année est elle-même divisée en 7 mois de 42 jours.
  • Les mois de l’année sont dans l’ordre du calendrier : Mizore/Philia/Kurome/Ashura/Actarus/Ambre/Esdeath
  • Les jours sont désignés comme le « jour x du mois y », le concept de semaine et de jour de la semaine n’existant pas.
  • Les unités de mesure utilisées dans H sont les unités du système international ainsi que leurs dérivés.

Art de la chasse :

  • Les armes de chasse : Arsenal offensif du chasseur dont l’équipement est obligatoire pour se rendre dans les zones de chasse. Elles sont traditionnellement séparées en deux catégories (épéistes et artilleur) bien que les récentes avancées technologiques tendent à remettre en cause cette distinction. Il est strictement interdit de se déplacer équipé d’une arme de chasse à l’intérieur d’une zone sûre (il existe des dérogations à cette règle), celle-ci devant rester rangé au domicile du chasseur ou dans une zone de transition.
  • Les armures de chasse : Equipement protégeant le corps des chasseurs. Divisée en cinq catégories de pièces par les forgerons (casque ; plastron ; gantelet ; taille ; cuissarde). A noter que leur équipement est autorisé dans les zones sures et n’est pas obligatoire dans les zones de chasse.
  • L’art de la combinaison : Ensemble de technique physiques-chimiques permettant aux chasseurs de synthétisé un composant à partir d’autres à l’aide d’outils.

Objets et combinaisons :

  • Bombe flash : (composant bombe + Flashinsecte) Projectile explosant juste après son lancer, produisant une vive lumière pouvant aveugler temporairement chasseurs comme monstres. La durée de la cécité dépend de la distance œil-bombe ainsi que des caractéristiques du monstre. La détonation est initiée par le changement de température lorsque le chasseur prend en main puis jette la bombe.
  • Composant Bombe : (pierre + Herbe à sève) Composant de base à la combinaison de nombreux ustensiles de chasse. Il est toujours bon d’en avoir une certaine réserve chez soi. Leur qualité est intrinsèquement liée à celle des pierres et de la sève utilisée. Se rompt avec un petit « pof » caractéristique lors d’un choc important.
  • Cristal glacé : Jolie pierre bleue restant toujours à une température froide. Son processus de formation géologique est encore sujet à controverse. Utilisé en décoration, en guise de composant mais également en cuisine.
  • Flashinsecte : Petit insecte émettant parfois de la lumière pour se repérer la nuit. Cette bioluminescence a été longuement étudiée par les chasseurs et serait dû à la restitution d’énergie accumulée par le monstre durant la journée.
  • Herbe à sève : Végétal reconnaissable à ses longues tiges blanchâtre et sa capacité à pousser n’importe où. Le liquide qu’on en extrait est très utile pour la combinaison de projectile.
  • Minerai de fer : Minerai regorgeant d’éclat métallique. Avidement recherché par les jeunes chasseurs en raison de son utilisation abondante dans la fabrication d’arme et armure pour débutant.
  • Pierre : Roche ordinaire trouvable n’importe où. Parfois plus utile qu’on peut le croire.
  • Kit de combo : Invention de Ray ; il s’agit d’un ensemble d’outils utiles à la combinaison durant une quête organisé dans un contenant de faible volume. Son utilisation s’est rapidement propagée dans le monde des chasseurs malgré le fait qu’il ne permette pas encore de réaliser l’ensemble des combinaisons existantes.
  • Vielle pioche : (Os + Pierre) Outil de minage de piètre qualité, utilisé par les chasseurs en dernier recours ou suite à un malheureux oubli de matériel.


Bestiaire :

  • Anteka : Herbivore, munis de cornes, ressemblant à un cerf/élan avec une fourrure orange/blanche moyennement épaisse. Ses composants sont appréciés des chasseurs débutants.
  • Giaprey : Wyvern aviaire dénuée d’ailes. Leur écaille oscille entre le bleu et le vert et ils vivent principalement en clan dans les régions froides. Un clan de giaprey est dirigé par un alpha appelé Giadrome, reconnaissable à sa crête émeraude sur le crâne. Les glandes salivaires de ces petits carnivores produisent un liquide gelant rapidement à basse température, ce dernier est utilisé pour geler leurs proies.
  • Qurupeco : Wyvern aviaire multicolore, semblable à un immense perroquet mais à la peau écailleuse ; produit des étincelles en frappant les silex présent au niveau de ses coudes ; reconnaissable à ses chants et danses dont il est très fier.
  • Popo : Herbivore immense et poilu, semblable à un mammouth, sa fourrure épaisse est très appréciée dans de nombreux domaines autres que la chasse et il est également utilisé dans les exploitations agricoles.
  • Tigrex : Wyvern, reconnaissable à robe tigrée et sa faculté à se mettre en rage rapidement de manière violente. Extrêmement dangereux du fait de sa puissance et de son agilité. A tendance à voyager énormément selon là où ses traques le mènent, rendant ces migrations dures à prévoir. Ses apparitions imprévues dans les quêtes de bas niveau ont un impact significatif sur l’espérance de vie des jeunes chasseurs.

Uses et Coutumes :

  • Le 42ème jour d’Esdeath : Dernier jour du dernier mois de l’année, célébré par un glorieux banquet en l’honneur des chasseurs ayant nourri le peuple durant la saison glaciale. Occasion de choix et de déclaration d’un objectif de chasse annuel par ces derniers.
  • Objectif de Quête Annuelle: Objectif de chasse prêté sous serment par les chasseurs à l’issue du banquet du 42ème jour d’Esdeath. Il faut être un chasseur agréé pour prêter serment. Cela n’est en aucun cas obligatoire mais un serment prêté se doit d’être accompli avant la fin de la nouvelle année. Le cas contraire le chasseur et ceux qui l’entourent décède toujours dans des circonstances monstrueuses et inexplicables.
  • Le 1er jour de Mizore: Premier jour de l’année ainsi que jour de rentrée pour les académies de chasse.
  • Offrir un cristal glacé : Signe social ayant plusieurs significations dont l’origine reste cependant incertaine. Utilisé tantôt comme manière de s’excuser (le cristal se doit alors d’être brisé par celui qui le reçoit si celui-ci accepte les excuses, sinon non) ou/et pour déclarer une affection sincère voir une flamme amoureuse à un être cher (Le cristal est conservé précieusement si les sentiments sont reconnus).
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